
lʼart dʼescargoter

Petits bonheurs à l'île d'Orléans
Longtemps peuplée par des tribus amérindiennes, territoire à vocation agricole et touristique, berceau de la francophonie telle apparaît la bucolique île d ‘Orléans. Située en aval de la ville de Québec, dans l’estuaire du fleuve Saint-Laurent, un pont la relie au continent depuis 1938.

Un caractère rural affirmé
L’Île-d’Orléans est un territoire à caractère rural : 95 % du territoire est dédié à l’agriculture (productions laitières, maraîchères et fruitières ainsi que les érablières). Il couvre la presque totalité de cette île longue d’environ 34 km et large de 8 km. L’auto cueillette y est très développée et constitue un peu sa marque de fabrique.
Une crête centrale, couverte en majeure partie de forêts, relie ses extrémités. Son relief est marqué par une série de terrasses qui s’étagent depuis les rives.
Le charme discret de ses villages
Trois petites routes secondaires la traversent dans sa largeur (dont la jolie route du Mitan) tandis que la route principale (appelée Chemin Royal) fait le tour de l’île. On regrettera toutefois l’absence de véritables pistes cyclables. Différents projets existent mais n’ont pas pu aboutir à ce jour. La route principale dessert les six municipalités, qui portent exclusivement des noms de saints comme à l’île de la Réunion. Les villages s’étirent sur plusieurs kilomètres sans véritable centre (à l'image de toute la province de Québec et même tout le Canada).
Côté Ouest, on pourra admirer les magnifiques maisons en bois colorées de Saint Jean et de Saint Laurent. Tandis que Saint François à la pointe de l’île, là où le fleuve s’élargit, offre des vues exceptionnelles sur les petites îles de Ruau et l'île Madame, nom donné par le navigateur Samuel de Champlain, en souvenir de l’île Madame en Charente Maritime.
Dans la partie Est au relief plus pentu, Saint Pierre présente la particularité d’avoir deux églises, l’une à côté de l’autre.

Différents types d’architecture caractérisent les maisons de l’île d’Orléans. On trouve tout d’abord la maison d’esprit français puis la maison québécoise à partir de 1800, plus adaptée aux conditions climatiques et enfin la maison de style victorien dès la moitié du XIX siècle. On note que rares sont les clôtures autour des maisons.
Aux sources de la francophonie
Si l’île d’Orléans a été longtemps fréquentée par les Amérindiens dont la présence remonte à environ 5 000 ans, c’est à partir du XVIIe siècle que les premiers colons originaires de France s’installent. L’île d’Orléans est ainsi l’un des premiers foyers de peuplement de la vallée du Saint-Laurent. Depuis 1680, l’île est le berceau de nombreuses familles de la francophonie d’Amérique.
On trouve partout de nombreuses références à l’histoire de l’île et à son peuplement, comme La Maison de nos aïeux (et son magnifique Parc des Ancêtres) pour comprendre l’évolution de l'île d'Orléans au fil du temps.

Elle retrace l'histoire de l'île et de ses quelque 300 familles fondatrices. Ou encore la MDrouin pour voyager dans le temps avec cette bâtisse historique authentique trois fois centenaire... Ces lieux se trouvent tous les deux dans le village de Sainte Famille.
Et pour finir, le manoir Mauvide Genest, système seigneurial en Nouvelle-France. Ce Centre d'interprétation est l'une des dernières demeures seigneuriales encore existantes au Québec.

Un lieu inspirant pour les artistes
Le peintre et photographe Horacio Walker est inhumé dans le village de Saint Pétronille. Sa peinture idéalise la vie rurale québécoise dans un art pastoral exprimant la dignité de l'habitant.

Ou encore le poète et chanteur Félix Leclerc, ensorcelé lors d’un premier séjour en 1946 : il a su l’explorer et en tirer son inspiration. Dans sa chanson Le tour de l’île, voici ce qu'il en dit : « L’île, c’est comme Chartres, c’est haut et propre, avec des nefs, avec des arcs, des corridors et des falaises… »
Dans le village de Saint Pierre, l’Espace Félix-Leclerc est un centre d’interprétation dédié à la découverte de l’œuvre et la mémoire de Félix Leclerc. Il offre des spectacles d’artistes de la chanson québécoise et française.
Tout comme le célèbre chansonnier québécois, vous trouverez bien en cherchant un peu "un petit bonheur à ramasser" à l’île d’Orléans.
Note de la rédaction :
Cet article fait partie intégrante d’un numéro spécial consacré au Canada
Déjà paru :
- Ecouter placoter au village acadien
https://www.lartdescargoter.fr/reportages/ecouter-placoter-au-village-historique-acadien
A paraître :
- Québec : Quand le fleuve Saint Laurent devient maritime
-Vallée de la Matapédia : Et au milieu coule une rivière
-Péninsule acadienne : Cap à l'est toutes
-Vancouver : Une ville à la mer
-A la conquête de l'ouest canadien en train
Pour aller plus loin :
https://www.fondationfrancoislamy.com/fr