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Georges Siménon, le romancier qui aimait les gares et les trains

Georges Siménon, le romancier qui aimait les gares et les trains

De Jules Verne à Emile Zola, l’univers ferroviaire n’a eu de cesse d’inspirer les auteurs les plus divers. Le roman policier lui a donné ses lettres de noblesse. Parmi toute cette « littérature ferroviaire, un nom se détache comme une évidence : celui de Georges Siménon...


Georges Simenon est le quatrième auteur francophone le plus traduit dans le monde.
Georges Simenon est le quatrième auteur francophone le plus traduit dans le monde.

« La vie m’est gare, la vie m’est train, Jacques Prévert »

De Jules Verne, (le tour du monde en 80 jours) à Emile Zola, (La bête humaine), l’univers ferroviaire en général et les trains en particulier n’ont eu de cesse d’inspirer les auteurs les plus divers. Mais c’est le roman policier qui s’est vraiment emparé de cet univers et lui a donné ses lettres de noblesse. On pense bien sûr à Agatha Christie, la reine anglaise du polar et son célèbre « Crime de l’Orient Express » (1934) ou encore plus près de nous à « la fille du train » gros succès de librairie à sa sortie en 2015 de Paula Hawkins, autre auteure britannique.


Le roman des gares

Mais parmi toute cette « littérature ferroviaire, un nom se détache comme une évidence : celui de Georges Siménon... Trains et gares apparaissent dès son 1er roman Piotr le letton (paru en 1929) et marqueront durablement son œuvre. S'il publie en 1938 L’Homme qui regardait passer les trains, le romancier autant que l’homme lui-même ne se contentent pas de voir défiler les trains.


Venant de Liège dans sa Belgique natale, Siménon débarque à Paris en 1922 à la Gare du Nord, un lieu qui restera un élément majeur et récurent dans beaucoup de ses œuvres. Son héros, le célèbre commissaire Maigret, prend beaucoup le train pour les besoins de ses enquêtes : de la simple Micheline (affaire Saint Fiacre) au luxueux Train Bleu qui reliait Calais à la Méditerranée (Mon ami Maigret).


Rien d’étonnant à cela : le train, jusqu’à la fin des années 50 et l’avènement de la voiture était le mode de transport le plus populaire et très largement utilisé.





Georges Siménon s’inspire aussi de célèbres lignes de chemins de fer et leur donne le nom de certains de ses romans comme L’Etoile du Nord (ancêtre du Thalys), le train qui reliait Paris à Bruxelles et Amsterdam, d’où descend justement le fameux escroc Piotr le letton.


Selon son plus important biographe Michel Carly : « la gare, à plus d’un titre, fait partie de la géographie siménonienne. L’homme et ses personnages s’y complaisent. Leur destin y est parfois lié. »





Gares et trains au coeur de l’énigme

Steve Trussel autre "siméonien patenté" ne dit autre chose quand il écrit à propos du commissaire Maigret : « la gare est un lieu-clé, tout comme les trains : des enquêtes y commencent ou s'y déroulent en partie. On pourrait même dire que le destin ou plutôt la destinée façon Simenon, toujours implacable, y rôde. »


Dans le très haletant polar Le train de Venise. Les consignes de la gare de l’est à Paris et de Lausanne en Suisse deviennent des éléments de l’intrigue elle-même.


Toujours selon Michel Carly : « Parfois mise en scène dès l’incipit, la gare, dans les romans de Simenon, présente une thématique variable : passage, ouverture, sas, piège, zone d’attente. »





Mais l’écrivain va encore plus loin. Le train devient même le personnage principal d’un roman éponyme sorti en 1961. Dans cette intrigue amoureuse sur fond d’histoire (la grande) ayant pour cadre la Seconde Guerre mondiale, un convoi de réfugiés fuyant l’avancée allemande, quitte la Belgique pour un voyage épique avec comme destination finale La Rochelle.


Impossible ici d’énumérer tous les romans liés à l’univers ferroviaire. Certains reprochèrent à Georges Siménon d’écrire des « romans de gares », un sous genre littéraire un peu méprisé qui n’a pas forcément de rapport avec le train, mais parce que vendu en gare… Alors que beaucoup d’autres le considèrent comme un écrivain majeur du XXème siècle ! Quoi qu’il en soit, à l’art d’escargoter, nous disons tout simplement merci à Georges Siménon le romancier qui nous fait aimer les gares et les trains.



 


Pour aller plus loin :

https://www.toutsimenon.com/

https://www.lisez.com/omnibus/8

https://serierichard.enquetes-de-maigret.com/les-trains-de-maigret/

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