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Péninsule acadienne. Cap à l'Est toutes

  • Didier Vors
  • 7 janv.
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 14 mars

De l’Acadie, vous ne trouverez nulle trace sur une carte. Ce pays est plutôt une affaire d'identité. Celle des 500 000 acadiens peuplant les provinces maritimes du Canada (Nouveau Brunswick, Nouvelle Écosse, Terre Neuve et île du Prince Édouard) et de toutes celles et tous ceux qui composent la diaspora acadienne.


Dans un contexte provincial francophone minoritaire, la Péninsule acadienne se caractérise par une identité forte de pa son homogénéité culturelle et linguistique.
Dans un contexte provincial francophone minoritaire, la Péninsule acadienne se caractérise par une identité forte de pa son homogénéité culturelle et linguistique.

Les couleurs de l'Acadie

Le voyageur venant de France qui séjourne en Acadie va très vite se demander, l’espace d’un court instant, s’il n’est pas victime d’hallucinations tant le drapeau tricolore est présent partout. Non, on ne célèbre pas le 14 juillet, notre fête nationale, car ici le pavoisement est permanent.


Mais le bleu, le blanc et le rouge ne se limitent pas aux nombreux drapeaux qui flottent fièrement au vent. On les voit aussi sur les poteaux téléphoniques, les cabanes des pêcheurs, ainsi que sur des multitudes d’éléments de décoration.


Le drapeau acadien devient un symbole qui représente un peuple et non une entité politique, une province et/ou un pays et cela reste toujours unique.
Le drapeau acadien devient un symbole qui représente un peuple et non une entité politique, une province et/ou un pays et cela reste toujours unique.

Pourtant, à bien observer ce drapeau, on constate une petite nuance : une étoile de couleur jaune dite « Stella Maris » ( l’étoile de Marie) en haut à gauche dans la partie bleue.


Le drapeau de l'Acadie, symbolise la culture et la résilience des Acadiens. Il incarne l'héritage et l'identité unique d'un peuple francophone fier et persévérant. Choisi comme symbole des Acadiens en 1884, lors de la deuxième Convention nationale acadienne à Miscouche sur l’Île du Prince-Édouard, il reprend les couleurs de la France, dont les Acadiens se considèrent comme les descendants.


Le français au cœur

La péninsule acadienne est située dans le Nord Est de la province du Nouveau Brunswick. Le voyageur qui, venant du Québec, franchit la rivière Matapédia et pénètre au Nouveau Brunswick change de province mais pas de langue.


On se trouve en effet dans la partie la plus francophone de la province, officiellement bilingue depuis 1968 (du moins en théorie) : ici, comme chez le voisin québécois, mais avec encore plus d’acuité, se pose la question des droits linguistiques. Contrairement au français acadien parlé plus au Sud, celui parlé dans la péninsule, bien que différent du français standard et du québécois, subit moins l’influence de la langue anglaise.


Transes Atlantiques...

Le village de Grande Anse et son remarquable phare tricolore, reconverti en centre d’information touristique, marque l’entrée dans la péninsule acadienne. Il surplombe l’une des plus belles plages du littoral.


Sur le même site l’aire de repos et de pic-nic en forme de casier à homard, est un clin d’œil au crustacé fétiche de la côte atlantique.




Toujours à Grande Anse, on visitera avec profit le Musée des cultures fondatrices. Ceci afin de comprendre l’histoire locale, découvrir les relations entre ses différentes communautés et mieux cerner la vivacité des cultures qui ont fondé le Nouveau Brunswick, et qui cohabitent encore.


Le Village historique acadien est une attraction phare de la Péninsule acadienne où les interprètes vous accueillent dans leur environnement d'antan.
Le Village historique acadien est une attraction phare de la Péninsule acadienne où les interprètes vous accueillent dans leur environnement d'antan.

Après avoir dépassé Rivière du Nord et son incontournable village acadien, nous voici rendus à Caraquet auto proclamée capitale de l’Acadie. Épicentre de la culture acadienne, elle est avec son gros port de pêche la plus grande localité de la région. Elle est jumelée depuis 1973 avec la commune de Marennes-Hiers-Brouage en Charente Maritime.


Il est temps à présent de se rendre par la route 113 à Shippagan et sa flottille de bateaux de toutes les couleurs remarquablement alignés. Shippagan étant le passage obligé pour gagner l’extrémité de la péninsule.


Shippagan, dont le nom signifie " passage des canards " en micmac, est la capitale de la pêche commerciale dans la province.
Shippagan, dont le nom signifie " passage des canards " en micmac, est la capitale de la pêche commerciale dans la province.

Après avoir franchi le pont chaussée de type pont levant (ouvrage d’un autre âge), la route nous conduit sur l’île de Lamèque séparée elle-même de l'île de Miscou (de taille plus réduite) par un bras de mer. Géographiquement situées sur un trajet migratoire, les Îles de Lamèque et de Miscou sont reconnues comme des lieux de prédilection pour l’observation des oiseaux. En effet, plus de 270 espèces d’oiseaux ont été répertoriées. Elles abritent le Parc écologique de la péninsule acadienne qui a entre autres pour missions la protection des habitats fragiles, la restauration des tourbières.


Le Parc écologique de la péninsule acadienne. Un endroit où la faune est nourrie et protégée, où vous pouvez parcourir les sentiers et découvrir les merveilles de la nature.
Le Parc écologique de la péninsule acadienne. Un endroit où la faune est nourrie et protégée, où vous pouvez parcourir les sentiers et découvrir les merveilles de la nature.

Ne pas manquer à l’extrémité nord de l’île de Miscou : le vieux phare en bois érigé en 1856, classé lieu historique national du Canada.


Le Phare de l'île de Miscou a été lauréat du prix Phoenix en 2011 qui décrit le phare comme « l’un des plus beaux endroits sur Terre » par le American Travel Writers Association.
Le Phare de l'île de Miscou a été lauréat du prix Phoenix en 2011 qui décrit le phare comme « l’un des plus beaux endroits sur Terre » par le American Travel Writers Association.

À l’intérieur des terres (appelées localement "Hautes Terres") les inconditionnels d’Édith Butler, grande dame de la chanson acadienne ne manqueront pas de se rendre à Paquetville d’où elle est originaire. On admirera la monumentale église Saint-Augustin, l’une des plus grandes en pierre des provinces maritimes. Le village est reconnu aussi pour ses produits de l'érable, un nectar fêté au printemps lors du Carnaval de l'érable.


Un peuple résilient et une culture vivante

Si la résilience et l’affirmation de la différence du peuple acadien se vivent au quotidien, c’est les jours précédent la fête nationale le 15 août qu’elles s‘expriment avec le plus de force, de ferveur et de conviction.


Chaque année des milliers de personnes convergent à Caraquet pour le festival acadien, une immense fête avec des artistes issus de la francophonie. Les amateurs de folklore local ne manqueront pas la traditionnelle bénédiction des bateaux de pêche, occasion d’honorer la mémoire des marins disparus en mer.


En 1881, les Acadiens réunis à Memramcook pour leur première Convention nationale ont choisi le 15 août comme date de leur fête nationale.
En 1881, les Acadiens réunis à Memramcook pour leur première Convention nationale ont choisi le 15 août comme date de leur fête nationale.

Le clou des festivités étant sans conteste le "Grand Tintamarre". A 18 h précises, le 15 août, tout le monde sort dans la rue pour un défilé coloré et festif. Le but étant de faire le plus de bruit possible pour rendre hommage aux dizaines de milliers d’acadiens déportés en cette terrible année 1755, période connue sous le nom de "Grand Dérangement".


 

Pour aller plus loin:


Le coin du cyclotouriste


Note de la rédaction :

Cet article fait partie intégrante d’un numéro spécial consacré au Canada

Déjà parus :

- Écouter placoter au village acadien

Petits bonheurs à l’île d’Orléans

Vallée de la Matapédia: Et au milieu coule une rivière

 
 
 

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